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Avec Afrikanista, Aïssé N’Diaye livre un miroir textile de l’immigration africaine

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La marque française, adoubée par Beyoncé, fait son retour avec une collection de tee-shirts qui renforce son propos autour de l’archétype du «blédard» et la valorisation de la photographie africaine des années 1960 et 1970.
Aïssé N'Diaye, créatrice et fondatrice d'Afrikanista, avait réussi à taper dans l'œil de la chanteuse Beyoncé avec sa marque, en 2018. (Afrikanista)
publié le 18 juillet 2025 à 9h21

«West African Stories» Label sans équivoque pour la nouvelle série de tee-shirts sérigraphiés, signée Afrikanista, marque parisienne de prêt-à-porter, quoique entre deux rives, fondée par Aïssé N’Diaye. Dévoilée courant juin, cette collection détonne un max. De couleur noire, chacune des pièces présente une photographie propre à l’esthétique africaine des années 1960 et 1970, ultra-colorée et agrémentée de slogans, proverbes et même de textes explicatifs. De quoi glorifier l’archétype du «blédard» africain établi dans l’Hexagone et, par extension, la culture des fils et filles d’immigrés que l’on qualifie aujourd’hui d’afrodescendants – dont, sans surprise, Aïssé N’Diaye fait partie.

«Fatoumata» (une façon d’en finir avec la stigmatisation de ce prénom qui est aussi celui de sa mère), «Ma go sûre», «Ton pied mon pied» (expressions typiquement ouest-africaines), «Femmes capables», «Africa Pissanci» («pissanci» pour «puissance», réappropriation rigolote d’un mot remixé par l’accent bambara) ou encore «Les tontons sapeurs», hommage aux fameux dandys congolais. On parcourt ainsi les liants entre Afrique subsaharienne et Hexagone qui ont donné lieu à l’éclosion d’une culture «afro» parisienne qui, depuis des décennies, s’exprime allègrement à l’endroit de la musique, de la littérature et, surtout, de la mode. Exemple : au milieu des années 2010,